Recueil n° 5 – 2016 9
traduit parfaitement l’existence actuelle (souvent trop méconnue dans les méandres de l’occidentalisation) des sociétés dites
« traditionnelles ».
Si la composition est dominée par une atmosphère « naïve » tant par les couleurs vives de la robe de la fillette que par le
plumage de l’oiseau, la position oblique de la tête de la petite fille tranche nettement avec l’ensemble.
En déstabilisant ainsi le visage par rapport au corps, elle devient « contemporaine » de fait mais trouve sa fonctionnalité culturelle
dans la traduction ethnologique de la « transe » permettant à l’
Homme d’accéder au monde des esprits
.
Cette « transe » devient la manifestation d’une joie existentielle laquelle se traduit par un chromatisme vif, composé de rose, de
jaune, de bleu et de vert en dégradés.
Cette dimension « ethnographique » se remarque également dans
IDOLO
(
L’IDOLE
) (142 x 162 cm - huile sur toile).
Ici s’exprime l’utilisation du « naïf » en termes de revendication culturelle, typique des artistes du Tiers-Monde. Néanmoins, le
« naïf » n’est pas la seule règle sémantique de ce tableau. Le visage du personnage masculin est stylistiquement proche de celui
de
LOS AMANTES
(
LES AMANTS
) (32 x 23 cm - huile sur toile),