Recueil n° 5 – 2016 24
La coupole est en réalité une stylisation héritée de l’architecture gothique avec une ordonnance ramassée soulignée par de petits
arcs traversant la croisée des voûtes.
Le côté irrationnel est représenté par l’élément surréaliste symbolisé par la mer dont l’eau déferle jusque vers la moitié de
l’espace scénique. L’eau est un symbole de pureté (l’eau baptismale) lequel renoue avec une spiritualité ante chrétienne de
conception classique et proche-orientale. N’échappant pas à l’iconographie
néoplatonicienne
, le Christ (vêtu de blanc – autre
symbole de pureté) devient ici un philosophe. Mais il s’agit d’un philosophe qui n’enseigne plus comme dans l’iconographie
paléochrétienne. De même que sa personne n’est plus associée à celle du « Pantocrator » de l’Orient chrétien présidant le
Jugement Dernier et qui de son air sévère demande des comptes à l’Humanité. Il s’agit d’un Christ méditatif qui, par son
questionnement sur la portée de son sacrifice, exercerait son esprit critique. Un jeu savant de perspective introduit deux trouées
lumineuses (une à droite, l’autre à gauche), au fond desquelles se dessine une issue, donnant au visiteur le sentiment d’avoir
deux tableaux par démultiplication de l’image. Quelle voie choisir ? se demandera le visiteur. Celle de gauche, présentant un
escalier ascendant, offre une grande trouée lumineuse. Celle de droite se réduit à une fente de laquelle s’échappe de la lumière.
Laquelle choisir pour accéder à la béatitude ? Celle de gauche avec sa grande trouée lumineuse est bien tentante. Quoique, sans
vouloir être gidien à outrance, celle de droite est… étroite ! De chaque côté de la composition pendent deux encensoirs,
statiques, pour stabiliser l’espace.
VÉNUS TEMPTATOR
(150 x 150 cm - acrylique)