Recueil n° 4 – 2015 94
« nous regarde ». Qu’est-ce qui provoque cette sensation ? Principalement, le fait qu’il est symétrique avec le buste qui le
soutient, favorisant le statisme nécessaire à la conception du « portrait » ainsi que sa philosophie : le sujet nous regardant.
L’œuvre est structurée en trois plans : avant-plan (les jambes repliées sur elles-mêmes au niveau du sol), centre (architecture
uniforme, tant dans le dessin que dans le chromatisme) et 3
ème
niveau (le ciel). Le visage de la Rose culmine à hauteur du ciel.
La conception scénique de cette œuvre mérite que l’on s’y attarde.
ROSE URBAINE
nous interroge, non seulement sur la place de l’Homme dans l’espace urbain mais aussi sur celle de la flore - et
par extension de la Nature - au sein du même biotope.
Les jambes du personnage, repliées sur elles-mêmes, reposent sur un parterre de roses et de feuilles sur fond noir. C'est-à-dire
que campé à même le sol, le sujet semble, littéralement et symboliquement, en faire partie. Le buste, lui, est compris à hauteur
de l’espace urbain (à l’arrière-plan) et la rose, épanouie, épouse le bleu du ciel (3
ème
niveau). La symbolique des couleurs prend
ici toute sa force. Les jambes du personnage, traitées en bleu clair, répondent au bleu du ciel. Nous avons là une métaphore
d’une union mystique entre la terre et le ciel, au centre de laquelle s’épanouit le sujet. Conçu en véritables « cartes de
géographie », le chromatisme du buste associe à la fois le vert de l’architecture, le bleu du ciel (en dégradés) ainsi que le noir du
sol. L’ensemble de la composition est régi par une symétrie exprimant l’harmonie des éléments.
Que ce soit sur grand ou petit format, la Rose se substitue toujours au visage. Concernant
LE PIANISTE
(30 x 30 cm - acrylique
sur toile),