Page 57 - Tome n°1 Imprimeur

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Recueil n° 1 – 2012 51
De plus, un voile opaque couvre l’un des écrans ce qui contribue à donner une image volontairement floue d’un
passé révolu. Cette pièce ajoutée confère à l’écran le rôle d’une fenêtre de laquelle surgit une sorte d’image
onirique. Une plus-value sur le rêve.
L’aspect technique du travail, à savoir le montage, l’artiste l’a confié à Madame
LUISA GHERDAOUI
, une
monteuse professionnelle qui a assuré une parfaite continuité filmique à l’ensemble.
Ce film d’une durée de cinq minutes peut être qualifié d’ « expérimental », en ce sens qu’il interroge, à l’instar de
l’œuvre picturale de l’artiste, la dialectique réalité-temps.
Il s’inscrit en plein dans la philosophie comme dans la poétique du cinéma muet d’avant-garde où l’écran pouvait,
en quelque sorte, se « démultiplier » pour atteindre la « polyvision », dont parlait
ABEL GANCE
à propos de son
NAPOLÉON
(1927), lequel n’hésitait pas à présenter trois segments d’une même action sur trois écrans alignés.
BETTINA MASSA nous est donc revenue avec un prolongement de son œuvre qui mène, le plus naturellement
du monde, vers le 7
ème
Art.
Cela était déjà présent dans les quatre tableaux exposés précédemment, présentant quatre aspects différents
d’un même visage, mentionnés plus haut. Ces œuvres dont l’aspect varie d’ailleurs en fonction de leur
emplacement par rapport à la lumière via l’importance du chromatisme, rappellent le rendu filmique dans
l’aboutissement du mouvement.
Quand débute le mouvement ? Quand s’arrête-t-il ? A l’instar de la droite, produit de l’imaginaire, le mouvement
ne peut se concevoir que par la présence matérielle du segment qui sanctionne son existence.
BETTINA MASSA
ne cesse de le traquer dans sa fuite existentielle en plaçant devant sa face le miroir de la
réalité.
François L. Speranza.
Arts
Lettres