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Recueil n° 1 – 2012 39
FORMES ET COULEURS POUR LE TEMPS ET L’ESPACE
Du 17-10 au 04-11-12 l’
ESPACE ART GALLERY
(Rue Lesbroussart, 35 à 1050 Bruxelles) expose les œuvres
de Madame
MARYLISE GRAND’RY
.
L’idée qui régit l’univers pictural de cette artiste est celle de l’espace-temps, c’est d’ailleurs le titre qui englobe la
philosophie de son exposition. L’espace-temps, considéré comme une dimension à la fois externe et interne à
l’Homme, laquelle le constitue mais dont il éprouve souvent le besoin d’échapper. C’est précisément au sein de
cette tension millénaire et formatrice de la condition humaine que se centre l’œuvre exposée.
Ce que cherche l’artiste c’est trouver le juste milieu à cette tension. C’est précisément à ce stade que se noue la
dialectique entre les couleurs et les formes devant concrétiser le tout. La représentation picturale de cette
dialectique traduit par des jeux géométriques et des couleurs globalement vives la réalité sensible de cette
condition humaine.
La série que nous propose l’artiste se structure en deux parties concernant le rapport espace-temps : l’espace-
temps « ouvert » et l’espace-temps « fermé ».
Pour illustrer ce rapport, considérons
ESPACE-TEMPS
(60 x 60 cm - x 3).
Il s’agit d’un triptyque dont la partie centrale exprime « l’espace ouvert ». De quelle façon le regard du visiteur
personnifiant sa propre condition arrive-t-il à trouver une sortie à ce labyrinthe géométrique ? L’artiste lui offre des
indices tels qu‘une série de baguettes fines au centre d’un carré compris à l’intérieur d’un cercle et tournées vers
le haut. Nous avons ici une symbolique extrêmement ancienne, à savoir l’opposition du haut face au bas que les
historiens de l’Art nomment pompeusement « le supra monde » et « l’infra monde », et que l’on retrouve dans
toutes les civilisations. Bien des bas-reliefs, notamment dans l’Orient ancien, révèlent des scènes de guerre où
les soldats vaincus et morts « flottent » pour ainsi dire dans le bas de la composition, tandis que les vainqueurs
sont campés dans le haut du cadre scénique. Il en va de même pour MARYLISE GRAND’RY pour qui le bas
symbolise le passé (par conséquent la mort) et le haut le futur, c’est-à-dire la possibilité de l’évasion du cadre par
le regard du visiteur.