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Recueil n° 1 – 2012 38
La Suède, comme nous l’avons spécifié plus haut, a beaucoup inspiré l’artiste.
ARCHIPELAGO
(40 x 80 cm)
est une composition singulière servant, si l’on peut dire, d’indicatif à l’ensemble de son œuvre. Il y a dans celle-ci
un rapport de filiation entre la forme et le chromatisme qui n’est pas sans évoquer le jeu vivant de la mosaïque.
ARCHIPELAGO
est une abstraction symbolisant le chapelet d’îles à proximité de la ville de Stockholm, à laquelle
l’artiste est très attaché. Ce chapelet d’îles prend ici la consistance abstraite d’une mosaïque, en ce sens où
chaque « tesselle » qui la constitue se marie avec l’autre, créant une composition à la fois fragmentée et
géométrique sur fond blanc. Cette œuvre est primordiale à l’équilibre ainsi qu’à l’harmonie constitutive à
l’ensemble de son opus.
« Apprendre son métier, c’est avant tout apprendre le métier des autres ». Cette phrase prononcée en 1889 par
le compositeur
JULES MASSENET
à ses élèves parmi lesquels figurait
CHARLES KOECHLIN
(c’est par lui que
nous la connaissons) illustre, même si l’artiste n’est désormais plus un débutant, le besoin de se référer à un
artiste autre que soi pour se situer soi-même par rapport à son œuvre.
MARCUS BOISDENGHIEN prend comme référent
SERGE POLIAKOFF
(1900 -1969) pour situer esthétiquement
les œuvres exposées. Il est vrai qu’il y a manifestement un rapport spirituel avec le peintre suisse, néanmoins,
par ricochet à ce dernier, la personnalité de l’artiste s’affirme trop pour investiguer trop longuement de ce côté-là.
L’univers de
POLIAKOFF
se retrouve assurément dans la composition des formes mais en ce qui concerne le
chromatisme, l’univers multicolore du peintre suisse est définitivement absent et pour cause…puisque la
nécessité qui l’a dicté n’était en rien la même !
Le sable, la pâte à modeler, l’acrylique, le pinceau et la spatule constituent les matériaux dont se sert MARCUS
BOISDENGHIEN
pour appeler le visiteur à s’arrêter sur chaque toile. Pour que ce dernier s’intéresse aux
contrastes perçus par une vision à l’origine lointaine laquelle, en se rapprochant le plus de l’œuvre exposée, se
laisse apprivoiser par celle-ci jusqu’à l’assouvissement du regard. Ajoutons que ce peintre exprime son âme par
des couleurs tendres.
Les projets de l’artiste sont à la fois simples et considérables : peindre !
C’est tout ce qu’on lui souhaite en attendant, non sans impatience, de nouvelles créations qui nous en diront plus
sur ses futurs états d’âme.
François L. Speranza.
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