Recueil n° 1 – 2012 18
MANOLO YANES : L’ART PASSEUR DU MYTHE
L’
ESPACE ART GALLERY
(Rue Lesbroussart, 35 à 1050 Bruxelles) amorce sa rentrée avec une exposition qui
se tient du 05-09 au 23-09-12 intitulée
MYTHOCHROMIE
.
Lorsque l’on demande à Monsieu
de définir de la Mythologie, l’artiste espagnol nous donne, à
coup sûr, la définition la plus objective, à savoir « un système symbolique qui me permet de m’exprimer ».
En effet, l’expression humaine intime ne peut être que « mythologique » car elle replace l’Homme, par le discours
dont il est à l’origine, devant ses fins dernières.
L’univers qui illumine l’œuvre de MANOLO YANES est celui de la mythologie classique. Mais, plus que de
« mythologie » à proprement parler, il s’agit surtout d’un discours sur l’interprétation mythologique par un
plasticien entré dans le 21
ème
siècle. L’artiste est né à Santa Cruz de Tenerife, en 1957.
La première chose qui saute au regard du visiteur, est cette constante qui structure l’ensemble de l’œuvre
exposée par l’artiste, en la présence de zones conçues par des traits en pointillés dans un jeu de droites, courbes
et diagonales.
Peintre extrêmement cultivé, MANOLO YANES nous livre, en quelque sorte, l’ « envers du décor », en ce sens
qu’il nous dévoile ce qui dans la peinture de la Renaissance était caché au regard du visiteur de l’époque. Le rôle
de ces structures géométriques en pointillés était celui de mettre en évidence dans l’espace tous les personnages
de la composition, en leur assurant un parfait équilibre, à la fois pictural et moral. A la Renaissance, ces zones en
pointillés étaient cachées sous des couches d’enduit, car il fallait laisser le visiteur regardant sous le coup de la
magie visuelle. MANOLO YANES, lui, ôte le masque du visage de l’œuvre en révélant les dessous de ses
formes.
PAYSAGE AVEC VENUS EN FLEUR
(48 x 91 cm)
nous propose sous un juste balancement esquissé par la courbe et rehaussée par des droites, tout en pointillés,
la beauté de
LA
VENUS AU MIROIR
de
VELASQUEZ
(1649-51 - 122,5 x 177 cm - National Gallery, Londres),
duquel l’artiste s’inspire. Renforcée par des zones à dominantes vert et brun travaillées au couteau, exprimant la