Page 8 - Tome 5

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Recueil n° 5 – 2016 2
n’ont d’un point de vue technique rien de commun. Néanmoins, malgré ces différences, le dénominateur qui les réunit demeure la
ligne
de laquelle émerge la
couleur
. Mieux ! La ligne devient l’assise de la couleur. Et cette ligne, laquelle s’affirme dans deux
directions opposées dont nous parlerons plus loin, s’organise dans le trait conçu dans
ÉCHAFAUDAGE EMBOUTEILLAGE
(80 x 100 cm - huile sur toile),
c'est-à-dire, dans une succession de
droites
et d’
horizontales
, lesquelles structurent la forme vers un véritable processus
géométrique. Remarquons, notamment, en haut sur la gauche du tableau, cette série de rouleaux à dominante bleue, lesquels
sont enserrés à l’intérieur d’une suite d’espaces carrés, renforçant la dynamique de la composition. Tout à l’intérieur de cette
œuvre semble « ficelé », provoquant ainsi une atmosphère assez étouffante. Les deux personnages, en bas, aux extrémités de la
toile, n’existent qu’en tant que référents dimensionnels à l’univers géométrique. L’artiste s’est complu dans l’élaboration d’une
ligne essentiellement
rigide
, évoquant l’aspect du monde moderne, à la limite du camp concentrationnaire.
Tandis que dans la direction étirée des gondoles de
VENISE YIN ET YANG
(cité plus haut), dont la superposition des proues
laisse deviner le rythme de l’eau, la ligne adopte un autre langage, totalement délié, permettant à la couleur, vive, d’exister à
l’intérieur du support linéaire. Tout dans cette œuvre est une question de strates chromatiques. Il s’agit d’une ligne
ondulée
,
évoquant ce même monde mais dans une vision romantique de l’esprit. Nous retrouvons cette ligne ondulée, c'est -à-dire de paix,
également dans
COCO AND COCO
(80 x 100 cm - huile sur toile),
où l’arbre souligne sa sensualité dans une suite ordonnée, menant vers un point de fuite plongeant, aboutissant vers la mer,
comprise dans un cadrage étroit, englobant le ciel, à partir d’une ligne d’horizon très basse.