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Recueil n° 5 – 2016 78
GRANDE MIGRATION
(93 x 134 cm - huile sur toile).
Le rythme entre l’animal et la paroi fictive se ressent dans cette cavalcade tout en descente que nous offre
CAVALCADE 3
. Le
volume des animaux est assuré par un trait reprenant, en une fois, l’ensemble du corps. Comme dans l’art pariétal du
Paléolithique, la crinière des chevaux est rendue par une fine toison en brosse, posée sur le haut du crâne des équidés. Un
discret mais solide travail au couteau suggère la matière constituant la paroi pour qu’émane de celle-ci la preuve matérielle du
temps. Le titre de cette exposition -
CAVALCADES
- porte en lui-même la philosophie de la démarche de l’artiste. Ces
«
cavalcades
» assurent le passage vers les migrations, c'est-à-dire, vers une écriture essentiellement personnelle et vitale, par
laquelle elle se concède des libertés par l’apport d’un chromatisme inexistant au cours du
Paléolithique
, comme le rouge,
l’orange, le blanc et le bleu (en dégradés), ainsi qu’une conception picturale du bestiaire, également personnelle, montrant,
notamment, des cervidés privés du chromatisme propre et se fondant dans les couleurs de la nature, à l’arrière-plan. Il y a dans le
rapport entre la toile lisse et la paroi accidentée originelle, la volonté de traduire l’existence d’un espace lui
permettant d’engendrer la forme, par le fond, considérée comme la
matrice
.
Cette écriture l’amène vers une autre conception de la représentation spatiale, à savoir celle du cercle à l’intérieur duquel évolue
le bestiaire, faisant partie intégrante de la nature : les bois d’un cervidé dont on ne distingue pas le corps surgissent de la partie
gauche de la toile, à partir d’une nature sauvage et farouche, mise en relief par des explosions de lumière issues des différentes
touches de blanc associées aux couleurs ocre, rouge et bleu. Avec
CAVALCADE 2
(77 x 104 cm - huile sur toile)