Page 72 - Tome n°1 Imprimeur

Version HTML de base

Recueil n° 1 – 2012 66
MARC JALLARD sait ce qu’est un « portrait ». Dans
MARIAGE
(160 x 160 cm)
le portrait individuel est, pour ainsi dire, « démultiplié » par huit, puisque chacun des huit personnages figurant
dans le tableau est un portrait à lui tout seul. Ce qui frappe dans cette œuvre, c’est principalement l’impassibilité
des convives.
Le visage de la mariée a la froideur d’un masque presque mortuaire, contrastant avec le mouvement, en
cascade, du drapé de sa robe blanche, formant un splendide parterre trônant entre les deux pots de fleurs.
Nous sommes à mi-chemin entre la Renaissance et les « portraits de famille » du 19
ème
siècle. La Renaissance
s’exprime précisément par l’intensité du regard lequel interpelle expressément celui du visiteur. Ne perdons pas
de vue que pendant la Renaissance, la plupart des personnages portraiturés de leur vivant, étaient en fait, les
mécènes qui avaient permis à l’artiste de réaliser son tableau. Les comparses figurant dans le tableau étant
résolument des bourgeois, le 19
ème
siècle, lui, se signale par le besoin carrément vital de la bourgeoisie de
l’époque à se représenter socialement.
Une constante unit les tableaux exposés, à savoir l’arrière-plan duquel se détachent les personnages. Il s’agit
d’un fond assez homogène, constitué de motifs floraux faisant penser à ceux que l’on trouve communément sur