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Recueil n° 1 – 2012 54
expriment le mieux cette démarche. Elles mettent en évidence la passion que l’artiste éprouve pour la musique.
Celle-ci la guide aussi pendant la réalisation de son travail.
Que ce soit par rapport à
MÉLANCOLIE
comme pour
SOURIRE
, des fragments de partitions musicales
apparaissent tels des ersatz de mélodies interrompues mais qui revivent dans la manifestation d’un passé
originel. Ce passé se conjugue avec un autre élément dont l’artiste est amoureuse, à savoir la nature. Mais il
s’agit ici d’une nature transcendée, sublimée dans ce qu’elle a de plus majestueux comme le vert de la forêt se
mariant au turquoise du ciel ou à l’intime comme ces pâquerettes peintes en blanc et séchées, déposées à même
la toile, bercées par des couleurs bleu azur et rose bonbon.
Mais que l’on y prenne garde ! Tout cela n’est nullement simpliste. Les « notes » n’appartiennent pas uniquement
à l’univers de la musique. Les couleurs s’évaluent également en « notes » que l’on retrouve à l’intérieur d’une
gamme tout aussi « chromatique ».
Avec
ÉCRITURES
apparaît ce que l’on pourrait appeler « la religion d’une vie ». Une vie inconnue que
ROSELYNE DELORT
a reprise par bribes pour en restituer la contenance. Tout se passe par « strates » dans ce
collage faisant partie d’un triptyque. Des extraits d’un missel ainsi que des dessins représentant le thème d’une
procession nous font découvrir l’élan dominant de la personne à qui appartenaient toutes ces choses recueillies
dans les caisses du marché aux puces et qui retournent à la vie à partir de la vie du visiteur qui s’y immerge.
Un second thème revient comme un leitmotiv dans l’œuvre de l’artiste, celui de l’eau.
DÉCHAÎNEMENT
(80 x 80 cm)