Recueil n° 1 – 2012 22
dans une transcription allégorique des quatre saisons : rouge (l’été), vert (le printemps), jaune (l’automne), bleu
(l’hiver). Notons que ces quatre allégories se retrouvent dans la même attitude d’abandon.
Les œuvres de MANOLO YANES, réalisées principalement à acrylique sur papier, s’inscrivent dans le cadre du
titre de l’exposition :
MYTHOCHROMIE
. Ce titre renvoie à plusieurs idées, notamment, celle des couleurs du
mythe. Idée excellente au demeurant que celle du mythe multicolore (multiculturel) qui embrasse chaque nouvel
apport. Et ce, particulièrement en ce qui concerne la mythologie grecque pour laquelle les termes « mythe » et
« chromie » sonnent presque comme un pléonasme. Même si les deux termes ne s’opposent nullement dans
l’absolu, force est de constater que ce qui continue encore aujourd’hui de nous séparer du classicisme gréco-
romain et qui, du coup, brouille les pistes, c’est toujours le 18
ème
siècle et son romantisme naissant, lequel nous a
trop habitués à accepter un art grec expurgé de toute polychromie, en nous restaurant des statues et des temples
dans un blanc immaculé, reléguant l’idée du « beau » à un corps épuré, presque diaphane.
MANOLO YANES, qui a fréquenté les Beaux-Arts de Tenerife, réinstalle, par sa culture, sa fantaisie et ses
rythmes chromatiques, la pensée hellénique sur les feux de l’actualité, en lui lançant de nouveaux défis
philosophiques, artistiques et sociétaux.
François L. Speranza.
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