Recueil n° 1 – 2012 20
Prenons, à titre d’exemple,
SEBASTIANUS
.
Il sort en droite ligne de l’humanisme de
MANTAGNA
. Néanmoins, bien que transpercé de flèches, l’agonie est
(en apparence) absente. Le héros semble plongé dans un sommeil apaisé. Cela est dû à la position qu’il adopte,
lié à sa colonne imaginaire. Dans l’œuvre originale, le héros, martyrisé, se tord contre la colonne, transfigurant
ainsi la souffrance vers le sublime. Mais que l’on ne s’y trompe pas ! Au-delà de l’attitude onirique exprimée par la
position tout en souplesse des bras, dont un léger tracé esquissé dans une zone chromatique laiteuse, à peine
perceptible, en souligne le mouvement, cette œuvre est, en fait, une commande du Festival de San Sebastian, en
Espagne, dont le thème central était le SIDA.